Cécile Queille, Présidente-directrice générale d’ICF Habitat, et Patrick Amico, président du directoire d’ICF Habitat Sud-Est Méditerranée, lançaient la seconde édition du dîner-débat « Avenir & Habitat », sur le thème : « Horizon 2020 : quelle offre de logement en France ? ».
À l’invitation d’ICF Habitat, Olivier Brachet, vice-président du Grand Lyon, chargé de l’habitat et du logement social ; Louis Levêque, adjoint au maire de Lyon, chargé de l’habitat, du logement et de la politique de la ville ; Michel Amoudry, vice-président de la communauté d’agglomération d’Annecy, chargé de la commission aménagement, logement et SCOT; Patrice Roland, président d’HMF et de l’Association régionale des organismes HLM de Rhône-Alpes ; Philippe Ledenvic, directeur régional de la DREAL Rhône-Alpes, ont débattu sur le thème : « Horizon 2020 : quelle offre de logement en France ? ».
Pour partager leur ressenti et échanger avec les intervenants sur des thématiques d’actualité, plus de 110 personnes, professionnels du secteur, acteurs publics (collectivités locales ou territoriales, bailleurs sociaux…) ou privés (opérateurs, aménageurs, lotisseurs…) avaient répondu présent.
Les conditions d’accès de la classe moyenne à un logement se sont considérablement dégradées depuis 2006. Faute d’une amélioration substantielle, la production de logements neufs en France restera durablement insuffisante en volume et inadaptée dans ses réponses aux besoins des ménages. Les élus et représentant de l’État ont donc été invités à réagir sur deux thématiques centrales avec l’opportunité de mettre en regard un diagnostic national et ses réalités locales :
« La production de logement social et intermédiaire en période de crise et les possibles interconnexions entre logement social et logement abordable. »
« Les questions associées à cette production, notamment en termes de territorialité et de relations entre l’État et les collectivités locales. »
Loïc Bonneval, sociologue et maître de conférences à l’université Lyon II, a livré un cadrage historique de la question du logement abordable, rappelant que l’effort financier des français en matière de logement n’a cessé d’augmenter depuis le début du XXe siècle évoluant d’un taux d’effort de 10 % à plus de 25 %.
Traduction : un accès au logement de plus en plus difficile, affectant la solvabilité des ménages, notamment les plus modestes, mais aussi certains locataires aux revenus intermédiaires ou dans des configurations familiales particulières (les familles monoparentales par exemple). Face à un coût du logement élevé, la plupart des ménages ont ainsi été contraints d’adopter des stratégies résidentielles fortement liées à leurs ressources financières et aux structures spatiales.
De son côté, Laurent Escobar, directeur, associé du cabinet d’études « Adéquation », a opéré un recentrage sur l’objectif de production des 500 000 logements par an (dont 150 000 logements sociaux), dressant un bilan national des éléments de conjoncture, avec un focus particulier sur l’agglomération lyonnaise. Analyses et chiffres à l’appui, les questions relatives au budget des ménages, aux stratégies des promoteurs et à la typologie des marchés immobiliers ont été posées. Il a été aussi question de définir la notion de logement abordable, c’est-à-dire l’équation entre le revenu des ménages et le prix de l’immobilier.
Après avoir reconnu à l’unanimité qu’il n’est pas possible de répondre aux enjeux du logement en conduisant une politique centrée exclusivement sur l’habitat social, les intervenants se sont attachés à apporter des pistes de réflexion et des éléments de réponse. Le logement est au cœur des grands enjeux de mixité et doit se traduire par une diversité des offres publiques et privées. Dans le contexte tendu d’aujourd’hui, il semble donc nécessaire de poursuivre la construction et la réhabilitation de logements sociaux, mais aussi et surtout, de produire du logement abordable pour les ménages à revenus intermédiaires.
Zoom sur l’agglomération lyonnaise
Sur le Grand Lyon, le logement abordable est envisagé comme une solution pour réguler la hausse des prix de l’immobilier. Entre 2005 et 2011, les prix moyens ont augmenté de 28 %, passant de 2 800 €/m2 à 3 600 €/m2. Construire à un prix abordable, revient donc à construire un logement compris entre 2 800 €/m2 et 3 400 €/m2, selon le territoire concerné. L’agglomération lyonnaise accueillera 150 000 nouveaux ménages d’ici à 2030, dont 82 % d’entre eux seront sous le plafond HLM ; le revenu médian n’évoluant pas dans le bon sens, on assiste à une massification de la petite classe moyenne, tandis que le taux d’effort pour le logement des revenus médians se détériore.
L’effet d’entrainement est positif, mais la capacité à résoudre l’équation revenus/logement est de plus en plus complexe. Face à cette diversité des situations, force est de constater que le milieu du logement social devra assumer une stratégie d’interdépendance sur de nombreux sujets, avec de nouveaux partenaires, de nouveaux montages financiers et de nouveaux métiers.
Après cette seconde édition à Lyon, ICF Habitat via son laboratoire d’idées « Avenir & Habitat » souhaite poursuivre sa dynamique de réflexion au plus près des territoires et organisera au printemps 2013 à Bordeaux, un nouveau débat sur la question centrale du logement en France.
> Retrouvez l’essentiel des échanges du débat « Avenir & Habitat » dans la synthèse jointe.
> Découvrez l’ensemble des témoignages des experts, les temps forts du débat et les prochaines dates des rencontres en région, sur le site d’Avenir&Habitat : www.avenirethabitat.fr
À propos des dîner-débat d’ICF HABITAT. Les enjeux liés au logement représentent un immense défi, auquel les réponses ne pourront être que plurielles et innovantes. C’est pourquoi, ICF Habitat a souhaité initier une dynamique de réflexion et de dialogue sur la question du logement, avec le concours d’élus, de professionnels du secteur, d’experts et de représentants de la société civile.
À propos d’ICF HABITAT. Filiale logement de la SNCF depuis 1927, ICF Habitat investit, construit, gère et entretient un patrimoine de plus de 100 000 logements, dont 40 000 en Île-de-France. Engagé dans une démarche de création de valeur orientée vers ses 300 000 clients, le Groupe mène dans les grandes métropoles régionales une politique active de développement et de rénovation grâce au travail quotidien de ses 1940 collaborateurs. ICF Habitat via ses six sociétés (4 Entreprises sociales pour l’habitat, une société de logements à loyer libre, une filiale de transactions immobilières) et son réseau de 33 agences territorialisées, occupe aujourd’hui le quatrième rang des bailleurs français.