Les résultats préliminaires du rapport annuel de CBRE sur les intentions des investisseurs montrent un regain d’appétit pour le risque.
Les « bons actifs secondaires » et les « actifs opportunistes/à valeur ajoutée » bénéficient d’un plus grand intérêt
Le conseiller immobilier mondial CBRE a publié la semaine passée les résultats préliminaires de son enquête annuelle sur les intentions des investisseurs. L’enquête 2013 montre tous les signes d’une amélioration du sentiment des investisseurs – tant en ce qui concerne les niveaux de l’activité d’investissement que les catégories d’actifs envisagées par les investisseurs.
Une franche majorité (58 %) des personnes interrogées prévoit d’acheter plus en 2013 qu’en 2012. L’année précédente, seuls 45 % donnaient cette réponse. Parmi ces 58 %, 30 % des investisseurs envisagent de dépenser en achats d’investissements, 20 % de plus qu’en 2012. La proportion d’investisseurs comptant dépenser moins cette année qu’en 2012 tombe à 6 %, alors qu’elle était de 18 % l’année précédente.
Autre signe que la demande des investisseurs va augmenter sur les marchés européens, 71 % des personnes interrogées se voient comme des investisseurs nets, avec des achats excédant leurs ventes. Une fois encore, ce taux est supérieur à celui de l’année précédente, où seulement 61 % des personnes interrogées prévoyaient d’être des investisseurs nets.
Les personnes sondées ont également été invitées à indiquer leurs préférences parmi quatre types d’actifs de qualité différente et aux caractéristiques de risque distinctes, en indiquant lesquels elles trouvaient les « plus attractifs » en termes d’achat (plusieurs choix possibles). L’ordre des préférences des investisseurs par type d’actif demeure inchangé par rapport à l’enquête de 2012, mais avec des pondérations distinctes.
Les biens immobiliers prime/core ont été jugés les plus attractifs par la majorité (53 %) des personnes interrogées, soit une proportion plus élevée qu’en 2012. Cependant, les proportions ont davantage augmenté chez les investisseurs qui estiment que les « bons actifs secondaires » et les « actifs opportunistes/à valeur ajoutée » sont les plus attractifs, avec une hausse de plus de 40 % dans les deux cas. La proportion d’investisseurs privilégiant les actifs sinistrés est restée quasiment inchangée, à 22 %.
Ces résultats indiquent que, si les actifs prime/core demeurent certes les plus prisés, on constate aujourd’hui un élan plus prononcé vers les opportunités couvrant tout l’éventail des risques. Cette tendance peut être attribuée à la volonté et, de fait, à la nécessité, chez les investisseurs, d’envisager une plus large gamme d’actifs pour cause de quasi saturation des marchés prime/core et, dans certains cas, des prix élevés sur ces marchés. Elle peut aussi être due à la hausse de la tolérance au risque, avec des investisseurs généralement plus ouverts d’esprit en réaction aux incertitudes qui règnent sur la zone euro.
L’intérêt croissant des investisseurs pour des actifs de qualité inférieure aux actifs prime/core est étayé par les réponses fournies quant au type d’actif préféré des acheteurs en 2013 (un seul choix possible). Les actifs prime/core ont recueilli la plupart des votes (42 %) mais, dans l’ensemble, la majorité des personnes interrogées ont choisi d’autres types d’actifs. Les bons actifs secondaires et les actifs opportunistes/à valeur ajoutée sont chacun considérés comme les meilleurs actifs à acheter pour 25 % des investisseurs.
Peter Damesick, Président du service Études et Recherche EMOA de CBRE, a commenté ainsi ces premiers résultats :
« Les résultats de l’enquête de cette année montrent que le sentiment des investisseurs a pris un tour plus positif. Les réponses indiquent clairement que les investisseurs cherchent à injecter davantage de capital dans l’immobilier européen en 2013 et que les volumes des transactions ont toutes les chances d’augmenter. Elles indiquent aussi que l’intérêt plus prononcé des investisseurs pour les actifs secondaires, observé depuis le dernier trimestre 2012 sur certains marchés européens, va s’intensifier en 2013. Ces douze prochains mois, la forte polarisation qui a caractérisé les marchés européens de l’investissement immobilier ces deux dernières années pourrait fort bien commencer à s’inverser. »
Invité à se prononcer sur les implications potentielles des récentes élections italiennes sur le marché, Peter Damesick a ajouté :
« L’amélioration du sentiment des investisseurs révélée par cette enquête est antérieure aux élections italiennes, dont les résultats incertains ne font que mettre en exergue les errements de la zone euro. Il reste maintenant à voir dans quelle mesure tout cela va entacher la bonne humeur des investisseurs. »