Si le principe de norme environnementale semble avoir intégré le secteur de l’immobilier, ses retombées en termes de valeur ajoutée à un bien semblent encore floues. Mais selon la Chambre des experts immobiliers de France – Fnaim, cela pourrait évoluer avec l’arrivée de nouvelles lois.
«Les normes environnementales ? C’est la pagaille, car le législateur est en retard», affirme Gérard Adriaenssens, président de la Chambre des experts immobiliers de France – Fnaim. Si nombre de ces normes ont fleuri et se sont multiplié depuis plusieurs années, les experts chargés de l’évaluation des biens ne cachent pas leur scepticisme devant ce que Gérard Adriaenssens appelle un «maquis de normes et de réglementations».
Alors que le Grenelle 2 peine à tenir ses promesses, le marché du bâtiment et de l’immobilier tente de normaliser les notions d’économie d’énergie et de développement durable, via des certifications délivrées par des cabinets privés. Mais tant que l’obligation de respecter ces normes n’est pas légiférée, il semble difficile d’évaluer la plus-value qu’elles apportent à un bien immobilier. Si les expertises tiennent compte des mesures du Grenelle de l’environnement pour fixer la valeur des biens, ce n’est pas la qualité HQE mais plutôt la distance avec le centre-ville qui joue : les biens excentrés deviennent de moins en moins faciles à vendre. Mais pour Patrick Siksik, expert Fnaim du secteur résidentiel, pour que les normes soient comptabilisées, il faudrait établir «une quotation ou un coefficient, comme pour les voitures ; à l’heure actuelle, on ne peut pas décoter un appartement ancien».
Idem dans l’immobilier tertiaire. «Il est très difficile de déterminer la part positive de la norme HQE ou la part négative d’absence de souci environnemental», estime Denis François, expert de ce secteur. Et pour cause, à l’heure actuelle seulement 3 à 4% du parc de bureaux respecteraient cette norme. «D’ici trois ans, nous devrions avoir plus d’éléments de comparaison. Il faudra alors analyser les charges locatives et de fonctionnement». En somme, les immeubles tertiaires ne répondant pas aux normes HQE n’en sont pas désavantagés, cependant «cela peut changer très vite sous l’influence du calendrier législatif et l’effet de la demande des utilisateurs», indique Denis François. En effet, l’acheteur ou locataire a déjà tendance à aller plus facilement vers un bâtiment HQE lorsqu’il a le choix.
Source : BureauxLocaux.com