Sur la base des chiffres collectés par l’Observatoire de la FPI qui représente environ 82% du marché (hors résidences avec services), les ventes de logements neufs aux particuliers accusent un recul de -29% au 2ème trimestre 2012, soit une baisse encore plus marquée que celle du 1er trimestre de la même année (-25%) ; au total, les ventes nettes régressent de -27% au cours du premier semestre 2012 à 27 079 unités par rapport à la même période de l’année précédente.
Les mises en vente diminuent, quant à elles, de respectivement -21% au 2ème trimestre 2012 et de -16% au premier semestre 2012 par rapport aux mêmes périodes de l’année 2011.
Corrélativement, l’offre commerciale croît de 19% par rapport à l’année précédente, pour représenter 13.1 mois de ventes, soit 61 424 logements. Pour autant, cette augmentation de l’offre commerciale, qui s’explique principalement par la baisse des ventes, doit être relativisée : sur un échantillon représentant les 2/3 de l’offre, 45% correspondent à des opérations en cours de pré-commercialisation qui peuvent encore être abandonnées. En conséquence, l’offre de logements achevés ou en cours de construction ne devrait guère excéder le chiffre de 35 000 unités, soit 7 à 8 mois de ventes.
Les prix, quant à eux, restent globalement assez stables depuis le début de l’année 2011 ; l’augmentation entre le 2ème trimestre 2011 et le 2ème trimestre 2012 n’est que de 1.2%, soit moins que l’inflation, avec une hausse moyenne de 2.2% en province et une baisse de 3.4% en Ile-de-France.
Le recul des ventes s’explique au premier chef par l’effondrement des ventes à investisseurs individuels (-49% au 2ème trimestre 2012 et -45% au cours du semestre, soit 10 235 logements), mais aussi par la baisse des ventes en accession (-9% sur le trimestre et -8% pour le semestre, soit 16 844 logements).
Cette baisse des ventes s’explique par l’effet conjugué : de la forte réduction de l’avantage fiscal accordé à l’investissement locatif ; de la faiblesse de l’accession à la propriété dans le neuf, liée aussi bien à la diminution significative de l’aide à l’accession sociale due à la réforme du PTZ+ fin 2011 qu’à l’attentisme des ménages dans un contexte économique incertain ; des prix élevés sous le double effet de la dérive des charges foncières et des coûts de construction renchéris par l’accumulation des normes et l’amélioration de la qualité des constructions ; du durcissement des critères d’octroi du crédit.
La baisse des mises en vente de -16% sur le semestre, tout comme le volume limité de l’offre commerciale de logements achevés ou en cours de construction, aux alentours de 35 000 logements, montre que la profession s’est préparée à affronter les difficultés économiques auxquelles le secteur du logement est confronté, en minimisant le risque de stock. Ajoutée à l’ampleur de la demande non satisfaite, estimée entre 500 000 et 1 200 000 logements, cette situation explique la relative stabilité des prix depuis 18 mois.
Les ventes en bloc enregistrent, quant à elles, une baisse de même ampleur (-26% au 2ème trimestre et -25% au cours du semestre, soit 2 736 logements).
Si les tendances des indicateurs avancés de la FPI se confirment, il est à craindre que les ventes de logements aux particuliers ne dépassent guère 75 000 unités en 2012, ce qui risque d’accentuer la baisse des mises en chantier constatée depuis le début de l’année (-14% au 2ème trimestre 2012). De surcroit, l’abandon d’opérations au 2ème semestre de l’année pourrait venir dégrader encore ces prévisions
Pour François Payelle, président de la Fédération, « la baisse tant des ventes que des mises en chantier est très inquiétante. Si cette situation devait se prolonger, elle aurait des conséquences très négatives pour nos entreprises et leurs salariés, pour l’activité et l’emploi dans la filière ainsi que pour le logement de nos concitoyens ».
La Fédération rappelle en effet que chaque logement construit représente près de 2 emplois non délocalisables et que l’objectif annuel de 500 000 logements fixé par le Président de la République nécessite la vente d’environ 150 000 logements chaque année par les promoteurs.
François Payelle ajoute « pourtant les solutions existent et font l’objet d’un consensus entre l’ensemble des acteurs de la construction, tant publics que privés1. La FPI est pleinement mobilisée pour accompagner le Gouvernement dans la réalisation de l’engagement du Président de la République et contribuer ainsi à résoudre la crise du logement que traverse notre pays» .